"les gens du balto" de Faïza Guène
"Les gens du balto" de Faïza Guène, Hachette Littératures, 2008
Quatrième de couverture : Jusqu'à ce fameux samedi, il ne s'était jamais rien passé d'extraordinaire à Joigny-les-deux-bouts, petite bourgade tranquille en fin de ligne du RER. Yéva, minijupe et verbe haut, rêvait toujours d'une autre vie. Jacquot, son mari, chômeur, creusait une fosse dans le canapé à force de jeux télévisés. Leur fils Yeznig, déficient mental, recomptait ses dents après chaque repas. Son frère, Tanièl, renvoyé du lycée pour avoir abîmé le conseiller d'orientation, peaufinait sa technique pour serrer les blondes. Bref, la routine pour ces habitués qui, un matin, découvrent le patron de "leur" bar, baignant dans son sang. Un drame? Pas pour les gens du balto. Avec ce roman choral, Faïza Guène dévoile de nouvelles facettes de son talent. Humour, justesse du trait, les gens du balto confirme que cette jeune romancière n'est pas devenue une figure de lettres par hasard.
Mon avis : Ce roman me permet de croiser une seconde fois cet auteur. Après avoir apprécié la lecture de "kiffe kiffe demain", "les gens du balto" m'a permis de retrouver le style si caractéristique de Faïza Guène avec grand plaisir.
Le livre est court et se lit quasiment d'une traite. Un matin, Joël, le propriétaire du "balto" est retrouvé baignant dans son sang. Une enquête est ouverte et les habitués du bar sont entendus par la police. Chaque entretien tient lieu de chapitre. Qui a bien pu assassiner cet homme? Tous les doutes sont permis dans la mesure où Joël faisait l'unanimité contre lui. Au-delà de cette enquête qui est juste un prétexte pour réunir tous ces personnages, l'auteur fait une distribution très réaliste : le chômeur qui passe son temps devant sa télé, la femme d'âge mûre qui ne cherche qu'à attirer le regard, les lycéens paumés ... Des personnages qui ont chacun leur langage et qui prennent plaisir à raconter leur vie! Le ton est mordant! Certains passages m'ont vraiment fait rire! Un bon moment de distraction!
Extraits : "Mes parents, ils sont bloqués dans une sphère temporelle. Sérieux, ils sont restés coincés en 1970 les pauvres. Hé ho! Y a quelqu'un? Le minitel avec clavier à chiffres romains c'est terminé! Debout là-dedans!"
"Hypocondriaque, qu'ils ont dit à la médecine du travail. Si c'est pour en arriver à ce genre de conclusion, ça vaut pas la peine de faire bac +15! Qu'elle troque sa blouse blanche contre mon tablier de cuisine et on verra bien si j'invente. Avec son air supérieur, je lui aurais bien foutu le stéthoscope là où je pense à cette vieille chose."