"Soie" d'Alessandro Baricco
"Soie" d'Alessandro Baricco, traduction de Françoise Brun, Gallimard, 1996.
Quatrième de couverture : "Vers 1860, pour sauver les élevages de vers à soie contaminés par une épidémie, Hervé Joncour entreprend quatre expéditions au Japon pour acheter des oeufs sains. Entre les monts du Vivarais et le Japon, c'est le choc de deux mondes, une histoire d'amour et de guerre, une alchimie merveilleuse qui tisse le roman de fils impalpables. Des voyages longs et dangereux, des amours impossibles qui se poursuivent sans avoir jamais commencé, des personnages de désirs et de passions, le velours d'une voix, la sacralisation d'un tissu magnifique et sensuel, et la lenteur, la lenteur des saisons et du temps immuable."
Mon avis : Hervé Joncour habite Lavilledieu, une petite bourgade qui s'est spécialisée dans la fabrication de la soie. La petite industrie est en péril du fait d'une épidémie. Il faut aller de plus en plus loin pour trouver des oeufs sains. Aussi loin que le Japon qui fait office d'eldorado en la matière. En effet, le pays vivant replié sur lui-même est à l'abri de toute contamination. Hervé Joncour est chargé par le village d'entreprendre ce long périple pour aller chercher de la matière première et sauver l'activité du village. Il laisse sa jeune épouse et s'aventure vers l'inconnu. Il fera quatre voyages au pays du soleil levant. Des voyages qui vont le marquer au plus profond de son être. Il découvre une culture totalement différente de la sienne et se laisse charmer par une jeune femme avec qui il n'échangera jamais un mot. Tout est dans la subtilité, des regards qui se croisent, l'effleurement d'une main, .... Au fil de ses voyages, il se met en quête d'un amour idéal au point d'en oublier que celui-ci pourrait bien être celui qui l'attend dans le petit village de Lavilledieu.
J'ai beaucoup aimé le style de l'auteur. Les chapitres sont courts, poétiques, intenses. Tout est économie de mots mais pas de profondeur ni de subtilité. Certains chapitres m'ont même fait penser à des haikus par leur brieveté et leur rythme. Ce roman est un petit bijou, plein d'onirisme que l'on n'a pas envie de refermer.
Ma note : 8,5/10
Challenge "voisins voisines 2016" : Ce livre me ramène sur les routes d'ITALIE.