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3 septembre 2011

"Les intermittences de la mort" de José Saramago

M4999"Les intermittences de la mort" de José Saramago, Editions du Seuil, 2005 (2008 pour la traduction française), 236 pages.

"Dans un pays sans nom, un événement extraordinaire plonge la population dans l'euphorie : plus personne ne meurt. Mais le temps, lui, poursuit son oeuvre, et l'immortalité, ce rêve de l'homme  depuis que le monde est monde, se révèle n'être qu'une éternelle et douloureuse vieillesse. L'allégresse cède la place au désespoir et au chaos : les hôpitaux regorgent de malades en phase terminale, les familles ne peuvent plus faire face à l'agonie sans fin de leurs aînés, les entreprises de pompes funèbres ferment, les compagnies d'assurance sont ruinées, l'Etat est menacé de faillite et l'Eglise de disparition, car sans mort il n'y a pas de résurrection et sans résurrection il n'y a pas d'Eglise. Chacun cherche alors la meilleure façon , ou la pire, de mettre fin au cauchemar de la vie éternelle, quitte à faire appel aux mafias, à passer des accords que la morale réprouve, ou à laisser la corruption gangrener la société. Jusqu'au jour où la mort décide de reprendre du service ..."

Au passage de la nouvelle année, une chose étrange et inattendue se produit : plus personne ne meurt. Cette absence de mort ne concerne que le pays, jamais nommé, dans lequel se déroule cette histoire. Dans les pays voisins, la mort continue à officier. Cette absence de mort est vécue dans la liesse générale. Toutefois, cette joie que crée l'idée d'une vie éternelle devient vite un vrai casse tête pour tout le monde. Car si on ne meurt plus, on continue bien à vieillir et à tomber malade. Du coup, les hôpitaux se trouvent vite surchargés ainsi que les maisons de retraite. A l'inverse, certaines professions se plaignent de ne plus avoir de travail comme les sociétés de pompes funèbres. Le gouvernement est sur les dents, car il doit trouver des solutions. Il va ainsi passer un accord avec la mafia pour organiser des "voyages" dans les pays voisins où la mort continue de faire son travail. Et puis, au bout de quelques mois et, du jour au lendemain, la mort décide de reprendre du service. Ainsi, elle fait annoncer, par le biais des médias, que les gens vont recommencer à mourir. Toutefois, elle introduit une nouveauté : les personnes qui doivent mourir recevront une lettre (de couleur violette) une semaine avant la date fatidique. Ainsi, chacun aura le loisir de régler ses affaires courantes avant de passer de vie à trépas. Les lettres sont envoyées par la mort elle-même quotidiennement. Mais un jour, une lettre lui revient. La mort tente de l'envoyer à plusieurs reprises mais celle-ci finit toujours par lui revenir, si bien que l'homme a qui elle est destinée ne meurt pas à la date qui avait été fixée. La mort se trouve devant un véritable casse-tête...

Ce livre est constitué de deux parties. La première s'arrête largement sur la manière dont est vécue la situation inédite de l'absence de mort dans le pays et sur les problèmes que cela occasionne très vite. La seconde partie est l'histoire plus particulière de cet homme, violoncelliste de profession, à qui la mort n'arrive pas à envoyer sa lettre.

Le style de l'auteur est très particulier. José Saramago s'amuse avec son lecteur en lui parlant directement. Il fait aussi beaucoup de digressions. Côté écriture, les phrases sont très longues et il est parfois difficile de suivre l'auteur. J'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire et j'ai failli abandonner la lecture de ce roman plusieurs fois. J'ai trouvé la deuxième partie plus abordable et plus agréable à lire. J'ai apprécié l'humour cynique de José Saramago et cette lecture m'a beaucoup fait sourire.

Au final, une impression de lecture en demi teinte.

Extrait : "Dans les autres pays, les gens continuent à mourir et il ne semble pas que leurs habitants soient plus malheureux pour autant. Au début, naturellement, il y a eut de la jalousie, des conspirations, quelques cas d'espionnage scientifique pour tenter de découvrir comment nous avions fait, mais au vu des problèmes qui nous sont tombés dessus depuis lors, nous pensons que le sentiment de la majeure partie de la population de ces contrées pourrait se traduire par les mots suivants, Nous l'avons échappé belle".

voisins1

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Commentaires
Y
@ Ikebukuro : c'est vrai que la trame de l'histoire est assez originale. C'est d'ailleurs cette originalité qui m'a fait choisir ce livre!<br /> <br /> @ Kathel : je note ce deuxième titre!<br /> <br /> @ Manu : c'est vrai que le style peut paraître assez déroutant.
M
Un auteur qui me fait un peur, notamment par son style. Et aussi le thème de ce roman. Mais sa réflexion semble intéressante. Je tenterai peut-être de le lire un jour.
K
C'était un coup de coeur pour moi, ce roman, ainsi que L'aveuglement qui est superbe aussi, toujours avec ce style si particulier.
I
Le thème est vraiment intriguant et je suis curieuse de voir comment l'auteur a traité ce sujet. Même si ton billet est mitigé, cela me permettra de découvrir cet auteur dont j'entends souvent parler.
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