"Zazie dans le métro" de Raymond Queneau

"Zazie dans le méro" de Raymond Queneau, Gallimard, 1959.

"Zazie, déclare Gabriel en prenant un air majestueux trouvé sans peine dans son répertoire, si ça te plaît de voir vraiment les Invalides et le tombeau véritable du vrai Napoléon, je t'y conduirai. - Napoléon mon cul, réplique Zazie. Il m'intéresse pas du tout, cet enflé, avec son chapeau à la con. - Qu'est-ce qui t'intéresse alors Zazie ne répond pas. - Oui, dit Charles avec une gentillesse inattendue, qu'est-ce qui t'intéresse - Le métro".

Zazie est envoyée chez son oncle, Gabriel, à Paris le temps d'un week-end. Week-end que sa mère va passer avec son amant. Arrivée à Paris, quelle n'est pas la déception de Zazie quand elle découvre que le métro est fermé pour cause de grève. Elle qui ne venait que pour ça ... Zazie va échapper à la vigilance de son oncle et se balader dans les rues de Paris où elle va faire de curieuses rencontres.

Voilà un livre pour le moins étonnant. Tout d'abord par le style utilisé. Gabriel, Zazie ainsi que la plupart des personnages du livre sont issus de la classe populaire. Et l'auteur a pris le parti d'écrire comme ils parlent. Beaucoup de mots en phonétique et d'expressions pleines de gouailles. Un style qui peut-être déroutant. J'ai eu un peu de mal au début puis j'ai fini par m'y habituer au fil de ma lecture.

Livre étonnant ensuite par l'histoire. Le ton est léger alors que l'histoire ne l'est pas, notamment dans la scène finale. Plusieurs thèmes sont abordés mais pas vraiment creusés ce qui peut mettre le lecteur mal à l'aise. Ainsi, on découvre que Gabriel danse "en tutu" dans une boîte homo de Paris. Quand Zazie découvre la profession de son oncle, elle n'a de cesse de lui demander s'il est "hormosessuel". Gabriel est marié. Sa femme est très en retrait tout au long du livre, quasi inexistante. Qu'en est-il de la nature de leur relation?

Un livre qui m'a paru étonnant et étrange et qui ne me marquera pas plus que ça.