"kitchen" de Banana Yoshimoto
"Kitchen" de Banana YoshimotoYoshimoto, Éditions Gallimard, 1988 (1994 pour la traduction française), 149 pages.
Quatrième de couverture : Que faire à vingt ans, après la mort d'une grand-mère, quand on se retrouve sans famille et qu'on aime les cuisines plus que tout au monde? Se pelotonner contre le frigo, chercher dans son ronronnement un prélude au sommeil, un remède à la solitude. Cette vie semi-végétativesemi-végétative de Mikage, l'héroïne de kitchen, est un jour troublée par un garçon, Yûichi Tanabe, qui l'invite à partager l'appartement où il loge avec sa mère. Mikage s'installe donc en parasite chez les Tanabe : tombée instantanément amoureuse de leur magnifique cuisine, elle est aussi séduite par Eriko, la "mère" de Yûishi. Eriko, personnage ambigu et pur, transsexuel à la beauté éblouissante, qui, traversant le récit comme un soleil éphémère, va bientôt mourir à son tour, de mort violente ...
Banana YoshimotoYoshimoto révèle dans kitchen, à travers une sorte de "minimalisme flou", une sensibilité nourrie de paradoxes, une sensibilité dans laquelle toute une génération de jeune Japonais s'est reconnue.
Mon avis : Ce livre est constitué de deux nouvelles. La première, Kitchen, est la plus longue.
Kitchen relate l'histoire de Mikage, une jeune fille qui vient de perdre sa grand-mère et qui se retrouve seule au monde. Alors qu'elle est perdue et se demande ce qu'elle va bien pouvoir faire, une main secourable lui est tendue par Yûichi Tanabe. Ce dernier connaissait bien la grand-mère de Mikage. Il propose à cette dernière de venir loger chez lui afin qu'elle puisse se retourner. Mikage accepte après être tombée en admiration devant la cuisine des Tanabe. Car Mikage a une passion pour tout ce qui touche à la cuisine. Elle aime cuisiner mais elle aime aussi tous les éléments qui constituent cette pièce. Elle tombe ensuite en admiration devant la mère de Yûishi, Eriko, qui est en fait son père devenu transsexuel à la mort de sa femme. Ces trois personnages vivent ensemble en bonne harmonie. Jusqu'à ce que Mikage parte voler de ses propres ailes. Elle quitte ce petit cocon pour vivre sa vie. Un jour, Yûishi l'appelle pour lui annoncer qu'Eriko a été assassinée par un de ses clients. Cette mort va souder un peu plus Mikage et Yûishi qui se retrouve orphelins.
Le tout est servi par une écriture légère et agréable à découvrir. L'auteur ne tombe jamais dans le pathos malgré la lourdeur des situations qui touche les deux jeunes protagonistes. Ces derniers vivent la perte de leurs proches d'une façon très digne.
La deuxième nouvelle, MoonlightMoonlight shadow, raconte l'histoire d'une jeune fille qui a perdu son petit-ami dans un accident de voiture. Sa difficulté à reprendre la vie sans lui. Une jolie histoire toute en simplicité.
Ces deux nouvelles ont des thématiques assez similaires et qui ne sont pas des plus joyeuses mais l'auteur laisse toujours planer un espoir à venir.