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le blog de yoshi73

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28 mai 2016

"L'ancien régime" de François Bégaudeau

ancienregime« L'ancien régime » de François Bégaudeau, incipit, 2016, 108 pages

La collection incipit « propose à de grands écrivains de redonner vie à une première fois historique et d'en faire un objet littéraire personnel ».

Dans « L'ancien régime », François Bégaudeau fait revivre l'entrée de la 1ère femme à l'Académie Française, Marguerite Yourcenar.

Je dois reconnaître que je ne savais pas trop à quoi m'attendre en recevant ce livre dans le cadre de l'opération masse critique organisée par Babélio. L'Académie française n'est pas une institution à laquelle je sois attachée et du coup, quelle bonne surprise que ce livre. Je l'ai lu d'une traite (il n'est pas très épais donc 2 heures sont suffisantes).J'ai beaucoup ri tant l'auteur se moque de cette institution rétrograde qui a pendant longtemps boudé la gente féminine.

François Bégaudeau s'attache à retracer un historique de l'Académie. Et on peut dire qu'il a le sens de la formulation. L'idée de présenter une candidature féminine ne date pas du XXème siècle, ainsi, « en 1760, il vint à cet agitateur [Jean Le Rond d'Alembert] la foucade de promouvoir la candidature d'une certaine Julie de Lespinasse, illustre inconnue dont le prénom laissait présager une dommageable incapacité à uriner debout. » S'ouvrir aux femmes, mais pour quoi faire ? « Attendu que tout ce qui existe possède un caractère de nécessité, ce qui n'existe pas n'en possède pas. Si le sexe faible n'était pas à l'Académie, c'est qu'il n'y était pas nécessaire, la cuisine y étant déjà correcte et les nappes assez propres. »

Finalement, une femme finira bien par intégrer cette institution mais il faudra attendre le 6 mars 1980. François Bégaudeau montre qu'historiquement, le moment était venu de s'ouvrir aux femmes et finalement, « les seules réserves quant à l'opportunité de cette candidature provenaient de la première intéressée, qui disons-le peinait à s'intéresser, son attention se portant en général plus volontiers sur la vie. ». Ainsi lorsqu'elle apprend sa nomination par téléphone, elle « reprit le combiné pour demander s'ils étaient contents de sa victoire, s'ils n'avaient plus besoin d'elle, si elle pouvait retourner à son livre, s'ils avaient beau temps à Paris, ici c'était maussade mais doux. » Bref, tous ces débats sur l'entrée ou non d'une femme a l'académie intéressa uniquement les immortels eux-mêmes tant la population dans sa globalité se moquait de cette question. Cette révolution n'en était finalement pas une et le fonctionnement de l'académie ne se trouva pas modifié par cette « ouverture », et « d'année en année s'imposa l'évidence apaisante qu'à l'Institut, l'extraction supérieure estompait la différence des sexes ». Quant aux principales concernées, les femmes, il apparaît que dans les années 2010, « la plupart des écrivaines sollicitées pour combler le vide laissé par un nonagénaire firent savoir qu'elles n'étaient pas intéressées, sans le revendiquer ni s'en excuser, sur le ton poli mais ferme avec lequel on écourte l'appel d'un télétravailleur marocain sous-payé par Orange. » Finalement, l'académie Française s'est ouverte aux femmes sans leur demander leur avis, comme si elles devaient se montrer flattées de cette décision.

Ce roman est un petit bijou qui m'a fait glousser à de nombreuses reprises. Si vous recherchez une lecture intelligente, rapide et drôle, ce livre est fait pour vous !

Ma note : 9/10

Merci à babélio et à la collection Incipit pour cette découverte !

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19 mai 2016

"Les élans brisés" de Seydi SOW

élans brisés2"Les élans brisés" de Seydi Sow, Les nouvelles éditions africaines du Sénégal, 2003, 586 pages.

Nafissatou et El Hadji ont quatre filles. Khadidja, l'aînée, comble toutes leurs attentes tant elle réunit tous les aspects de la jeune femme parfaite. Diarètou jalouse son aînée qui absorbe toute la fierté et tout l'amour parental. Aby est plus effacée, elle se laisse entraîner dans la méchanceté et les mauvais coups contre ses deux soeurs par Diarètou. Enfin, la benjamine, Nabou, est pleine d'insouciance. Cette dernière est très proche de Khadidja. Les quatre soeurs forment deux clans qui se disputent la reconnaissance parentale. Mais à ce jeu là, Khadidja et Nabou sont les grandes gagnantes. Élevées dans un milieu aisé, leurs parents les gâtent et leur donnent une éducation faite de liberté et d'indépendance, en rupture avec la tradition. Ils ont décidé de leur faire confiance, persuadés qu'elles ne tomberont pas dans les pièges que la vie tend bien souvent.

Mais ce modèle d'éducation vole en éclats le jour où Khadidja annonce qu'elle est enceinte et qu'elle ne sait pas qui peut bien être le père de cet enfant à venir... Cette annonce déclenche un véritable cataclysme dans la famille. Tout d'abord, la difficulté d'accepter que le scandale arrive par la fille préférée, celle dont on n'a jamais douté du bon comportement et de la droiture. Nafissatou et El Hadji sont horrifiés et ne reconnaissent plus cette enfant qu'ils ont tellement aimée. Ils se renvoient la responsabilité de cette grossesse avant d'en rejeter l'entière faute sur Khadidja. Cette dernière change de statut du jour au lendemain. Elle devient une ombre dans la maison familiale. Elle n'a plus droit à la parole. Pour ses parents, elle n'existe plus. Enfermée dans sa chambre, elle doit gérer l'indifférence et le rejet et les attaques et les moqueries incessantes de Diarètou et Aby. Seule Nabou sait rester un soutien et lui conserve toute sa tendresse.

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Ce livre dépeint bien le fonctionnement de la société sénégalaise. La difficulté de concilier les traditions avec ce qui paraît être la modernité. L'importance aussi du groupe et de la famille face aux agissements d'un seul individu qui le ou la compose. Ainsi, en fautant, Khadidja entraîne toute sa famille dans sa chute. Les parents sont dans l'incapacité de gérer cet événement et font des choix hâtifs et extrêmes. Ce roman décrit très bien la déchéance de Khadidja et les difficiles positionnements de ses parents.

J'ai beaucoup aimé le style de Seydi Sow, qui utilise une écriture fluide, toute en légèreté malgré la gravité du sujet. Je conseille fortement cette lecture qui est une très belle découverte !

Ma note : 8,5/10

31 mars 2016

"Bienvenue !" - 34 auteurs pour les réfugiés

bienvenuehcr_2_730_600"Bienvenue !" 34 auteurs pour les réfugiés, Points, 2015

Ce recueil contient 34 textes et dessins d'auteurs différents autour de la thématique des réfugiés. Tous les bénéfices sont reversés au Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés. Une initiative qui fait notamment suite à l'émotion suscitée par le petit Aylan retrouvé mort sur une plage. Ce genre de projet a le mérite d'exister mais, force est de constater que rien ne change et que les drames succèdent aux drames, dans une course folle, sans que les conditions de fond soient changées et permettent de trouver des solutions durables et viables pour les populations du monde.

Sur le fond, j'ai trouvé les textes assez inégaux et aucun ne m'a réellement transportée. J'ai retrouvé des auteurs que j'affectionne (Laurent Gaudé, Philippe Claudel, Mathias Enard, entre autres) et découverts d'autres que je n'ai pas encore eu l'occasion de lire.

Une lecture mitigée qui m'a laissée une sensation de mal-être. Il est difficile de lire ces histoires au fond de son lit lorsqu'on imagine la souffrance qui fait rage sur notre globe...

107416690_oChallenge "petit bac 2016" : ponctuation : "Bienvenue !"

23 mars 2016

"Soie" d'Alessandro Baricco

soie_alessandro_baricco"Soie" d'Alessandro Baricco, traduction de Françoise Brun, Gallimard, 1996.

Quatrième de couverture : "Vers 1860, pour sauver les élevages de vers à soie contaminés par une épidémie, Hervé Joncour entreprend quatre expéditions au Japon pour acheter des oeufs sains. Entre les monts du Vivarais et le Japon, c'est le choc de deux mondes, une histoire d'amour et de guerre, une alchimie merveilleuse qui tisse le roman de fils impalpables. Des voyages longs et dangereux, des amours impossibles qui se poursuivent sans avoir jamais commencé, des personnages de désirs et de passions, le velours d'une voix, la sacralisation d'un tissu magnifique et sensuel, et la lenteur, la lenteur des saisons et du temps immuable."

Mon avis : Hervé Joncour habite Lavilledieu, une petite bourgade qui s'est spécialisée dans la fabrication de la soie. La petite industrie est en péril du fait d'une épidémie. Il faut aller de plus en plus loin pour trouver des oeufs sains. Aussi loin que le Japon qui fait office d'eldorado en la matière. En effet, le pays vivant replié sur lui-même est à l'abri de toute contamination. Hervé Joncour est chargé par le village d'entreprendre ce long périple pour aller chercher de la matière première et sauver l'activité du village. Il laisse sa jeune épouse et s'aventure vers l'inconnu. Il fera quatre voyages au pays du soleil levant. Des voyages qui vont le marquer au plus profond de son être. Il découvre une culture totalement différente de la sienne et se laisse charmer par une jeune femme avec qui il n'échangera jamais un mot. Tout est dans la subtilité, des regards qui se croisent, l'effleurement d'une main, .... Au fil de ses voyages, il se met en quête d'un amour idéal au point d'en oublier que celui-ci pourrait bien être celui qui l'attend dans le petit village de Lavilledieu.

J'ai beaucoup aimé le style de l'auteur. Les chapitres sont courts, poétiques, intenses. Tout est économie de mots mais pas de profondeur ni de subtilité. Certains chapitres m'ont même fait penser à des haikus par leur brieveté et leur rythme. Ce roman est un petit bijou, plein d'onirisme que l'on n'a pas envie de refermer.

Ma note : 8,5/10

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Challenge "voisins voisines 2016" : Ce livre me ramène sur les routes d'ITALIE.

21 mars 2016

protège livre de poche

couvrelivreMa hantise, lorsqu'on me prête un livre, c'est de l'abîmer. Et comme j'aime bien emporter mes lectures avec moi pour profiter de chaque moment d'attente pour me plonger dedans, j'ai tendance à glisser mes livres dans mon sac à main ou autre sac et ils en ressortent souvent cornés...

Du coup, je me suis lancée dans la confection d'un protège livre de poche (avec marque-page intégré) en suivant le tuto hyper simple trouvé sur le site féminin bio. J'ai utilisé des tissus rapportés du Sénégal et après environ une heure de travail, mes livres seront maintenant protégés où que je les emmène !!

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20 mars 2016

"Le livre des Baltimore" de Joël Dicker

lelivre des baltimore"Le Livre des Baltimore" de Joël Dicker, Editions Le Fallois, 2015, 471 pages.

Quatrième de couverture : "Jusqu'au jour du Drame, il y avait deux familles Goldman. Les Goldman-de-Baltimore et les Goldman-de-Montclair. Les Goldman-de-Montclair, dont est issu Marcus Goldman, l'auteur de La Vérité sur l'Affaire Harry Québert, sont une famille de la classe moyenne, habitant une petite maison à Montclair, New Jersey. Les Goldman-de-Baltimore sont une famille prospère à qui tout sourit, vivant dans une luxueuse maison d'une banlieue riche de Baltimore, à qui Marcus vouait une admiration sans borne. Huit ans après le Drame, c'est l'histoire de sa famille que Marcus Goldman décide cette fois de raconter, lorsqu'en février 2012, il quitte l'hiver New-yorkais pour la chaleur tropicale de Boca Raton, en Floride, où il vient s'atteler à son prochain roman. Au gré des souvenirs de sa jeunesse, Marcus revient sur la vie et le destin des Goldman-de-Baltimore et la fascination qu'il éprouva jadis pour cette famille de l'Amérique huppée, entre les vacances à Miami, la maison de vacances des Hamptons et les frasques dans les écoles privées. Mais les années passent et le vernis des Baltimore s'effrite à mesure que le Drame se profile. Jusqu'au jour où tout bascule. Et cette question qui hante Marcus depuis : qu'est-il vraiment arrivé aux Goldman-de-Baltimore?

Mon avis : Dans ce roman, on retrouve Marcus Goldman le personnage du précédent roman de Joël Dicker "La vérité sur l'affaire Harry Québert". Marcus Goldman, écrivain à succès, revient sur les événements familiaux qui ont marqué son enfance et son adolescence. Marcus est très proche de son cousin Hillel qui est né la même année que lui. Il passe quasiment toutes ses vacances chez son oncle Saul et sa tante Anita, les Goldman-de-Baltimore. Il est toujours impressionné par le luxe dans lequel vit cette famille et il en idéalise chaque membre. Pour lui, Son oncle et sa tante sont supérieurs en tout à ses propres parents et il a l'impression de ne pas arriver à la cheville de son cousin. Malgré ses sentiments, il aime plus que tout se retrouver chez eux. Avec son cousin Hillel et leur ami Woody, il forme le "gang des Goldman" le temps de chaque vacances. Ces trois garçons se font des promesses et leur amitié semble être à toute épreuve. Mais la vie est rarement aussi simple et aussi linéaire. Les Goldman-de-Baltimore cachent de nombreux secrets dont les révélations ne seront pas sans conséquence...

Ce livre se lit assez rapidement malgré son épaisseur. L'auteur, en alternant les récits de différentes époques, instaure un réel suspense qui donne envie au lecteur d'en savoir toujours plus et qui l'incite à ne pas refermer le livre. Quant à l'histoire, elle est somme toute assez classique : l'opposition entre une famille de la classe moyenne et une famille riche à qui tout semble réussir, mais en apparence seulement. Et finalement, la morale est sauve : en gros, l'argent ne fait pas le bonheur, loin de là. Malgré cette facilité, j'ai aimé cette lecture qui remplit bien son objectif : divertir le lecteur. 

Ma note : 7,5/10

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Challenge "petit bac 2016" : objet : "Le LIVRE des Baltimore".

 

 

108047074Challenge "voisins voisines 2016 : petites escale en SUISSE avec ce roman.

3 mars 2016

"Le concert posthume de Jimi Hendrix" de Andreï Kourkov

concertposthumejimihendrix"Le concert posthume de Jimi Hendrix' de Andreï Kourkov, traduction de Paul Lequesne, Editions Liana Levi, 2015, 344 pages.

Quatrième de couverture : " Il se passe des choses étranges, la nuit, à Lviv. Lorsque Alik le hippie se rend au cimetière pour honorer la mémoire de Hendrix - dont la main a été enterrée là trente ans plus tôt -, le capitaine du KGB qui le persécutait dans sa jeunesse lui avoue avoir toujours partagé son admiration pour le dieu occidental de la guitare. La nuit encore, après que Taras, "vibrothérapeute" d'un nouveau genre, a brinquebalé ses clients dans les rues défoncées de la ville, il rencontre au bureau de change une étonnante jeune fille allergique à l'argent. La nuit toujours, voilà que l'air se met à sentir l'iode, que l'eau coule salée des robinets et que des mouettes agressives attaquent les habitants... Et nos personnages de se mettre en quête de la cause de ces inquiétantes anomalies. L'imagination gouverne ce roman rythmé où l'absurde devient la norme. Car chez Kourkov, les histoires les plus irréalistes sont celles qui conduisent le mieux à méditer sur le sens de la vie."

Mon avis : Le roman s'ouvre sur les retrouvailles annuelles d'un groupe de hippies dont Alik est le leader. Chaque année, ils sont plusieurs à se retrouver sur la tombe de la main de Jimi Hendrix qui serait enterrée à Lviv, l'une des plus importantes villes d'Ukraine. Cette "cérémonie" terminée, chacun rentre chez lui aussi vite qu'il est arrivé. Après ces quelques pages, de Jimi Hendrix, il ne sera quasiment plus question dans ce roman où, du moins, jamais dans le coeur de l'histoire. Du coup, je me suis largement posée la question du choix de ce titre. L'histoire met en scène deux groupes de personnes. D'un côté Alik qui fait ami-ami avec un ex capitaine du KGB qui l'a pisté pendant toute sa jeunesse mais, finalement, qui s'avère assez proche de lui. D'un autre côté, Taras, médecin raté qui traite les calculs d'une manière originale et Darka, jeune femme travaillant dans un bureau de change alors qu'elle est allergique à la monnaie. Il y a aussi, Oksanna, l'amie un peu fofolle de Taras qui cherche à sauver le monde et Jerzy, son voisin acariâtre. Ces deux groupes sont confrontés à des phénomènes étranges qui semblent se multiplier à Lviv : attaques de mouettes, odeurs d'iode dans les rues, eau salée qui sort des robinets,... alors que la mer est loin. Chacun se met en quête d'une explication.

lvivLa lecture de ce livre ne m'a pas été désagréable dans la mesure où j'ai apprécié le style fluide de l'auteur et où je me suis attachée assez vite aux personnages, surtout Taras, Darka, Oksanna et Jerzy. Les chapitres concernant Alik m'ont moins emballée. Par contre, je n'ai pas du tout compris le sens de l'histoire. J'ai refermé le livre sans avoir compris l'intrigue... Au final, c'est une lecture que j'ai trouvé déstabilisante et je ne peux donc pas dire que j'ai aimé ce livre. Je l'ai terminé mais en restant sur ma faim... Du coup, j'aurai beaucoup de mal à conseiller ce roman. Si quelqu'un l'a compris, je suis preneuse, n'hésitez pas à me laisser un message !!!

Ma note : 5/10

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challenge "petit bac 2016" : spectacle : " le CONCERT posthume de Jimi Hendrix".

25 février 2016

"Confidences" de Max Lobe

20160223_161443« Confidences » de Max Lobe, Editions Zoe, 2016, 282 pages

Quatrième de couverture : « Max Lobe est retourné chez lui. Il est allé dans la forêt camerounaise rencontrer Ma Malinga pour qu'elle lui raconte ce qu'elle sait du mouvement de l'indépendance au Cameroun et de son leader Ruben Um Nyobè. Le roman est le récit de cette femme vive, volubile et espiègle malgré son âge bien avancé. En racontant, elle n'oublie pas de boire, et de faire boire son interlocuteur. C'est donc avec un mélange de légère ivresse et de profonde gravité que le lecteur découvre l'histoire de l'indépendance du Cameroun et de sa guerre cachée. »

Mon avis : Dans ce roman, l'auteur, Max Lobe, retourne au Cameroun où il est né en 1986 pour avoir des réponses sur l'Histoire de l'Indépendance de ce pays. Durant son séjour, il côtoie Ma Maliga, une vieille femme qui a vécu cette Histoire dans sa chair. Originaire du même village que Ruben Um Nyobè, le Mpodol (porte-parole) du mouvement indépendantiste camerounais, elle a vécu au plus près les événements qui ont préludé à l'Indépendance.

C'est un roman sur la quête. Une quête d'identité qui est celle de l'auteur, installé en Suisse depuis plusieurs années.

Le personnage de Ma Maliga est central. C'est son histoire qui est au cœur de ce roman. Elle se raconte depuis l'enfance, comme seules savent le faire les personnes âgées. C'est une histoire sincère qui oscille entre les moments d'insouciance et de joie et les moments difficiles voire indescriptibles qui s'inscrivent dans le tourbillon de la grande Histoire et des abus / tortures qui ont eu cours au moment de la guerre d'Indépendance. L'auteur choisit de faire parler Ma Maliga de façon très « orale ». En lisant, le lecteur a vraiment l'impression d'avoir cette femme en face de lui et cela lui donne corps de façon très crédible. On rit et on pleure avec elle tant sa personnalité est solaire.

J'ai beaucoup aimé cette lecture. J'ai aimé le style utilisé par l'auteur. Les longs chapitres dans lesquels Ma Maliga se raconte sont entrecoupés de chapitres plus courts dans lesquels Max Lobe nous donne ses impressions sur son retour au pays et ses interrogations : « Je pense aux raisons qui m'ont poussé à faire ce voyage au pays. […]. Pourquoi suis-je venu jusqu'ici ? Cette histoire, mon histoire ? Pourquoi suis-je venu jusqu'ici ? ».

J'ai aimé le thème abordé. Je me suis rendue compte que je connaissais très peu de choses sur l'Histoire du Cameroun et sur la manière dont le pays a acquis son indépendance. Beaucoup d'éléments qui n'apparaissent malheureusement pas dans les manuels d'Histoire. Ce livre m'a donné envie d'en savoir plus tant sur le pays que sur la figure emblématique de Ruben Um Nyobè.

Bref, c'est une lecture très enrichissante et très « vibrante ».

Ma note : 8/10

Je remercie le site Babélio et les éditions Zoé pour l'envoi de ce livre, chroniqué dans le cadre de l'opération Masse Critique.

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17 février 2016

"Moi les enfants j'aime pas tellement" d'Annie Saumont

moilesenfantsjaimepastellement"Moi les enfants j'aime pas tellement" d'Annie Saumont, Editions Julliard, 2001, 140 pages

Quatrième de couverture : "Et puis, T'aimerais pas un jour vivre là-dedans? Avec un homme et des gosses. En famille quoi. Il a dit. J'ai ri. Ca devenait comme un conte de fées. Et les achélèmes étaient comme un palais. Déjà je m'imaginais dans la salle d'eau carrelée - lavabo sur pied, robinets qui fuient pas - faisant un shampoing à mes mômes. Moi les enfants j'aime. Un shampoing-douceur. Aux extraits naturels d'herbe. Le naturel, y'a rien de mieux. Des mômes blonds comme les blés. Comme lui."

Mon avis : Je ne suis pas une habituée des recueils de nouvelles. Je trouve trop souvent que ce format me laisse sur ma faim. Mais n'ayant pas beaucoup de temps actuellement et n'ayant pas envie de renoncer à la lecture, je me suis laissée tenter, surtout lorsque mon bibliothécaire m'a dit qu'Annie Saumont était l'une des meilleures nouvellistes françaises.

Ce recueil est composé de 11 nouvelles qui ont trait à l'enfance et à l'adolescence. J'ai particulièrement aimé "partie perdue" qui raconte une partie de foot improvisée entre un groupe d'enfants et des personnes âgées. C'est l'histoire que j'ai trouvée la plus émouvante et la plus "vraie". J'ai aussi aimé "C'était hier", une histoire pleine de nostalgie. Annie Saumont raconte ces différentes histoires avec un style très "verbal", elle écrit comme parlent les enfants, ainsi, comme dans le titre, vous ne trouverez jamais une négation complète dans le livre, les "je n'aime pas" deviennent des "j'aime pas". Si j'ai trouvé ce style un peu dérangeant dans les premières pages, je m'y suis finalement faite car cela sert une certaine innocence dans la façon dont sont racontées les histoires. Les sujets choisis par l'auteur sont simples, vrais, authentiques et ancrés dans le quotidien ce qui leur donne une réelle force. Les personnages sont des gens de la vraie vie.

Une lecture intéressante qui me donne envie de découvrir d'autres recueils de cette nouvelliste.

Ma note : 8/10

107416690_oChallenge petit bac 2016 : phrase : "Moi les enfants J'AIME pas tellement".

7 février 2016

"Vénus & Hottentote Sarah Bartman" de Carole Sandrel

venusethottentote"Vénus & Hottentote Sarah Bartman" de Carole Sandrel, Editions Perrin, 2010, 160 pages.

Quatrième de couverture : "Qu'avait-elle de si particulier, Sarah Bartman, femme khoi d'Afrique du Sud, pour qu'au début du XIXème siècle, on l'exhibe comme un animal dressé, dans les foires et au Muséum, devant les badauds d'Angleterre et de France?

Il ne s'agissait pas seulement de l'attraction de ses fesses aux dimensions exceptionnellement généreuses, prodige de la nature aux yeux des savants et bateleurs, mais de particularités intimes qu'elle se refusa à dévoiler jusqu'à sa mort. Alors seulement l'éminent Georges Cuvier, père de la paléontologie, put les examiner, après prélèvements, et sans état d'âme, comme en témoigne son rapport d'autopsie aui, pendant longtemps, ne choqua personne. Sarah Bartman était esclave, son fessier extraordinaire devait inspirer ce commentaire à un contemporain : "Elle était stéatopyge jusqu'à la faute..."

C'est le destin terrible de cette femme, surnommée "la vénus hottentote" et dont les "restes", presque deux cents ans plus tard, sont revenus en majesté dans son pays natal, l'Afrique du Sud, que Carole Sandrel restitue ici dans un récit bouleversant."

Mon avis : Dans cette étude, Carole Sandrel cherche à comprendre dans quelles circonstances, Sarah Bartman, originaire d'Afrique du Sud est arrivée en France. Cette femme est originaire du peuple khoikhoi, l'un des plus anciens d'Afrique du Sud. Née probablement autour de l'année 1789, elle meurt à Paris à la fin de l'année 1815 ou au début de l'année 1816. Arrivée en Europe par l'Angleterre, elle devient une véritable "bête de foire". Elle est présentée dans les salons, à moitié nue afin de dévoiler son postérieur aux formes généreuses. Une fois que les gens se lassent, elle va faire les beaux jours des salons parisiens. Là encore, on se bouscule pour la contempler, la toucher, la pincer et on aimerait qu'elle se dévoile encore plus malgré sa pudeur. Lorsqu'elle meurt, peu de temps après son arrivée, son corps est disséqué à la manière d'un animal. Le rapport d'autopsie réalisé par Georges Cuvier semble sortir tout droit de la science fiction. Par ce livre d'investigation, l'auteur cherche à redonner son humanité à cette femme qui a été traitée comme un animal de son vivant mais aussi dans sa mort ! Il est incroyable de se dire que morte en 1815 ou 1816, ses "restes" ont été finalement restitués à sa patrie en.... 2002. Carole Sandrel a toutes les difficultés à retrouver des informations sur les conditions du départ de Sarah d'Afrique du Sud : était-elle consentante? Avait-elle compris ce qui l'attendait en Europe? Etait-elle une esclave? Aussi, l'auteur est obligée de faire des suppositions en s'appuyant sur les éléments retrouvés.

C'est un livre qui a le mérite d'exister. Même s'il n'apporte pas toutes les réponses, il permet de dénoncer les pratiques de cette époque pas si lointaine (notamment le grand succès des zoos humains). C'est un livre important à découvrir et à partager !

Ma note : 7/10

107416690_oChallenge petit bac 2016 : Prénom : Sarah

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